Peut-on dire "à chacun sa vérité"?
La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord de l'esprit avec ses propres conventions. La vérité scientifiques, est vrai, elle est vérifiée.
La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements, l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel. On distinguera soigneusement la réalité qui concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement. Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux. La vérité ou la fausseté qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion. Dans ces conditions, le vrai semble bien être une affaire humaine et relative. La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du jugement vrai.
L'opinion commune soutient que l'on peut légitimement dire « à chacun sa vérité ». Elle voit en effet dans cette formule une preuve de tolérance qui s'opposerait à l'arrogance du dogmatisme. Mais la question posée sous-entend que cela fait problème:
Cette formule est-elle valide ? N'existe-t-il pas des vérités communes? Doit-on accepter toutes les opinions ? Pouvons-nous soutenir que chacun a sa vérité?
Pour examiner ce sujet, nous étudierons, dans une première partie, l’expression « à chacun sa vérité » du point de vue de sa signification. Comment peut-on affirmer cette opinion, et d'où provient-elle?
Dans une seconde partie, nous travaillerons sur l’étude de cette expression du point de vue de sa remise en question. Pourquoi cette expression n’était-elle pas toujours vrai?
Et pour finir,