Commentaire "les animaux malades de la peste"
LES ANIMAUX MALADES DE LA PESTE
Fables VII, 1 (1678) La Fontaine
Inspiré des fabulistes de l'Antiquité gréco-latine et en particulier d'Ésope, Jean de La Fontaine, poète français, a écrit les Fables dans la deuxième moitié du XVIIe siècle. Il y manie les vers de façon brillante dans des récits parfois plus complexes qu'il n'y paraît à la première lecture, en utilisant souvent des animaux personnifiés pour revisiter les relations humaines et leurs mœurs. Considéré comme le plus grand fabuliste de l'époque classique sous le règne de Louis XIV, ses recueils de fables sont encore de nos jours considérés comme de grands chefs d’œuvre de la littérature française, visant à délivrer un enseignement, une leçon de morale, sous le prétexte du divertissement.
Ici, il s’agit d’un apologue écrit en 1678, « Les Animaux malades de la Peste ». C'est pendant l’affaire Fouquet, auquel La Fontaine gardera toute son amitié jusqu’à sa mort, que La Fontaine, outré par l'injustice commise par Louis XIV, compose « Les Animaux malades de la Peste ». Y sont dénoncés les dérives du pouvoir absolu mais aussi la position du moraliste, simple spectateur de l'injustice. Comment La fontaine nous montre t-il le pouvoir de Classe, du rang social ? Nous observerons d’abord cette mise en scène théâtralisée faisant référence au théâtre grec. Ensuite, nous étudierons cette critique du pouvoir absolu, à travers la crise, la réaction du pouvoir, et la justice de classe. Enfin, nous analyserons la position de l’auteur, la nécessité de se protéger.
I/ Une mise en scène théâtralisée
Cet apologue est la mise en scène théâtralisée d'un crime, d’une punition divine, sans coupable avéré, qui donne lieu à un Conseil. Tous les éléments de la tragédie mêlés à ceux d'un procès sont observables : l’intrigue (la peste, la crise) aboutit à un acte d’accusation ; les personnages sont tous supposés victimes et accusés, et tous sont juges, sauf l'âne dont le destin est assuré. Le dialogue permet