Commentaire les caractères, jean de la bruyère
Jean de la Bruyère, Les Caractères, « De l’homme »
Beaucoup d’écrivains du XVIIème siècle ont cherché à travers leurs œuvres à définir leur idéal social et intellectuel : l’honnête homme. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’œuvre satirique du moraliste Jean de la Bruyère, Les Caractères, dans laquelle il livre son point de vue sur la société de son époque. Publié en 1688, cet extrait est consacré au portrait charge de Gnathon, un homme égocentrique et répugnant. En quoi ce texte est-il le portrait satirique d’un homme égoïste et mal élevé et l’antithèse d’un honnête homme ? La Bruyère établit ici une caricature d’un type d’homme individualiste et sans gêne, la parfaite antithèse de l’honnête homme du XVIIème siècle.
La première partie de notre commentaire portera sur l’aspect caricatural de la description de Gnathon, la seconde montrera comment ce portrait met en valeur les qualités de l’honnête homme du XVIIème siècle. Dans un premier temps, l'auteur nous dresse le portrait caricatural d'un personnage glouton, égocentrique et au comportement animal. Il s’agit d’abord pour de montrer le caractère glouton de Gnathon. Le champ lexical de la nourriture attire l’attention sur ce point. On remarque qu’il domine tout le texte, tant par le nombre et la variété des mots. Cependant, on note plus particulièrement des expressions qualifiant l’acte de manger : « savourer », « manger », « en mangeant ». Les nombreux pluriels (« mets », « viandes », « sauces ») montrent que Gnathon préfère la quantité à la qualité ; il ne se soucie pas ce qu’il mange, du moment qu’il mange. Certains mots-clés reviennent plusieurs fois. C’est le cas des noms « table » et « plat » qui témoignent de la volonté de l’auteur d’insister sur la quantité des plats présentés. Gnathon, qui signifie « mâchoire » en grec se présente ainsi comme un individu vorace et goulu. On note également une accumulation d’actions rapides et désordonnées : « il roule les