Texte : éloge d’Honoré de Balzac prononcé par Victor Hugo M. de Balzac était un des premiers parmi les plus grands, un des plus hauts parmi les meilleurs. Ce n'est pas le lieu ici de dire tout ce qu'était cette splendide et souveraine intelligence. Tous ses livres ne forment qu'un seul livre, livre vivant, lumineux, profond, où l'on voit aller et venir et marcher et se mouvoir, avec je ne sais quoi d’effaré et de terrible mêlé au réel, toute notre civilisation contemporaine ; livre merveilleux que le poète a intitulé comédie(1) et qu'il aurait pu intituler histoire, qui prend toutes les formes et tous les styles, qui dépasse Tacite et qui va jusqu'à Suétone(2), qui traverse Beaumarchais et qui va jusqu'à Rabelais(3) ; livre qui est l'observation et qui est l'imagination ; qui prodigue le vrai, l'intime, le bourgeois, le trivial, le matériel, et qui par moments, à travers toutes les réalités brusquement et Iargement déchirées, laisse tout à coup entrevoir le plus sombre et le plus tragique idéal. Victor Hugo Discours prononcé aux funérailles de M. Honoré de Balzac (1850) Plan : I/ Un éloge La grandeur de l’homme La grandeur de l’auteur II/ L’objet de l’éloge (le véritable objet…) Son universalité Son réalisme Proposition de commentaire : Lorsqu’Honoré de Balzac meurt en 1850 c’est un des grands piliers de la littérature française qui s’éteint. Une autre figure de cette littérature du XIX siècle, Victor Hugo, prononce à l’occasion de ses funérailles un discours dont nous étudions un extrait. Comment Hugo rend-il hommage à/ fait-il l’éloge de cet illustre auteur ? C’est d’abord un éloge de sa grandeur en tant qu’homme et surtout en tant qu’auteur qu’Hugo nous donne à lire avant d’insister sur sa véritable source d’admiration, à savoir l’œuvre réalisée par Balzac et dont il célèbre ici le caractère universel et réaliste. Lors des funérailles d’Honoré de Balzac, Victor Hugo prononce une oraison funèbre. Ce