Commentaire litteraire phèdre
Ces vers contiennent le récit que Phèdre fait à Œnone de l’histoire de son amour pour Hippolyte. En effet, la jeune femme vient d’avouer à sa nourrice que le désespoir dans lequel elle est plongée vient de cet amour et de son caractère abominable : épouse de Thésée, elle ne peut aimer son fils sans se rendre coupable, non seulement d’adultère, mais aussi d’inceste. Cet aveu, au vers 264, intervient au terme d’un long dialogue au cours duquel les deux femmes s’échangent la parole, l’une interrogeant, l’autre retardant sa réponse. La surprise d’ Œnone entraîne une pause dans le dialogue et ouvre une place pour un récit, qui occupe l’essentiel de la tirade de Phèdre. En effet, dès le second hémistiche du premier vers, le présent d’énonciation cède la place aux temps du récit, imparfait, passé simple et plus-que-parfait :
Mon mal vient de plus loin. A peine au fils d’Egée
Sous les lois de l’hymen je m’étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi,
Athènes me montra mon superbe ennemi.
Le récit constitue comme une longue parenthèse dans l’échange dialogal, qui reprend au vers 311, avec le retour des temps de l’énonciation, présent et passé composé, et la réapparition des déterminants et pronoms