Commentaire littéraire- le crapaud
(Le romantisme noir est une variante du romantisme attachée à des univers particulièrement sombres, aux résonnances étranges et fantastiques, voire satanistes.)
1. Une atmosphère étouffante
- La phrase initiale du poème plante le décor : « Un chant dans une nuit sans air… ». « nuit sans air » plonge d'emblée le lecteur dans une atmosphère lourde et étouffante. Il y a une contradiction à « chanter » sans air (le son ne peut circuler). Double-sens possible du mot « air » (air que l'on respire ou air que l'on chante) d'où une contradiction flagrante : un chant dans un nuit sans « chant » !
- Thème de l'enterré vivant : enjambement « Tout vif/ Enterré, là », « froid, sous sa pierre »
- Un monde plongé dans l'obscurité : « nuit », « ombre », « sombre ». La lumière est circonscrite à la « lune », une « plaque en métal clair » et à l'œil « de lumière », difficile à apercevoir (« Vois-tu pas son œil de lumière…/ Non »)
2. Une promenade amoureuse qui dégénère
- « Moi, ton soldat fidèle » et les tirets suggèrent un dialogue amoureux.
- Une nature froide, peu romantique : la lune semble pâle, les éléments naturels semblent froids : « métal », « pierre ».
- Animaux « monstrueux »: le Crapaud qui provoque la répulsion, le « poète tondu » (animalisation du poète), « Rossignol de la boue » (sorte de contradiction, le rossignol étant un oiseau qui charme par son chant)
- Une montée de l'angoisse : le démonstratif « ça » à valeur indéfinie crée un effet de suspens. Progression de l'émotion (phrases inachevées, exclamations de plus en plus fortes) et de l'intensité : de la « peur » à l'« horreur » (mot doublé dans le poème).
3. Une ironie perceptible
- Le jeu de questions-réponses un peu « persécuteur » : contraste entre le calme apparent d'un des interlocuteurs et l'angoisse de l'autre : « Horreur!! - Horreur pourquoi ? ». Volonté d'exhiber la laideur, de forcer à regarder.
- Phrase finale: « Bonsoir – ce