Commentaire Pauline roland
On a à faire à un poème à la fois narratif et descriptif. La structure descriptive est dominante (imparfait) mais il y a une structure avec une trame narrative (le passé-simple). La première partie était une présentation, un portrait et est dégagée de l’ensemble du poème par un espace typographique. La deuxième partie est plus narrative (35-36-43-44-72-111-113-fin). Les moments s’enchaînent successivement. La première partie est un portrait et est descriptive. L’ensemble étant modelé sur la passion, qui est tragique, pathétique, comporte une note d’ironie et de satire très brève (pudeur de la part du poète). Au vers 3 (« Quand Pauline Roland eut commis tous ses crimes ») il y a une critique acerbe. Au vers 110 (« les bourreaux eurent peur... »), c’est aussi une critique acerbe ainsi qu’au vers 126 (« crachez vos te Deum à la face de Dieu ») où il y a une rupture de ton très spectaculaire. Besoin de couper court à une émotion.
Pauline Roland était une femme de lettre adepte du saint-simonisme, qui fut arrêtée en février 1852 pour être venue en aide à des familles des proscrits. Sa générosité, son dévouement et sa souffrance, ainsi que sa foi en font une martyre mais aussi un exemple que Victor Hugo propose à ses contemporains pour leur redonner l’espoir : c’est un évangile (bonne nouvelle). Dimension apolistique du personnage sur sa parole. Elle est là pour donner confiance en l’avenir. Portrait de cette femme composé sur le mode de l’éloge funèbre et destiné à préparer le récit de son martyr, son calvaire, sa Passion. C’est sur cette modalité particulière de l ‘éloge funèbre que nous insisterons en premier lieu ce qui permettra de dégager par la suite la dimension religieuse de ce portrait. Toutefois ce poème descriptif n’est pas gratuit, ses implications politiques sont fondamentales d’autant plus qu’il est situé à la fin du livre V et nous donne le plus bel exemple « d’autorité sacrée » répondant ainsi par des actes aux prétentions