Commentaire phèdre acte i scène 3
Jean Racine écrit des tragédies au siècle du classicisme. Il puise son inspiration dans l’Antiquité et compose en alexandrins des pièces en cinq actes sur les grands thèmes mythologiques. Phèdre imite Euripide et Sophocle. Le personnage éponyme, fille de Minos et Pasiphaë, épouse de Thésée, ressent un amour incestueux pour son beau-fils Hippolyte. Pendant l’acte d’exposition, on apprend qu’elle s’enferme dans ses appartements et qu’elle se meurt. Œnone, sa nourrice et confidente, exprime son inquiétude à Hippolyte et lui annonce que Phèdre arrive. Hippolyte s’en va. Dans cette scène 3, Œnone conduit Phèdre à avouer un amour jusqu’alors secret.
Comment cette scène d’aveu sert-elle d’élément perturbateur dans l’intrigue ?
Nous étudierons d’abord comment Phèdre exprime la souffrance de son corps, puis nous montrerons comment Œnone la conduit à avouer un amour interdit avant d’analyser le poids de la fatalité qui s’acharne sur la fille de Pasiphaë.
Cette scène permet à Phèdre d’exprimer la souffrance de son corps.
Elle dépérit et perd sa vitalité : « Je ne me soutiens plus, ma force m’abandonne », explique-t-elle à Œnone. Le spectateur découvre alors un personnage chancelant. Toutes les sensations qu’elle ressent sont négatives. Elle ne supporte plus ses vêtements et dit : « … que ces voiles me pèsent ! » Et elle semble désormais refuser sa féminité en rejetant les effets de sa coiffure. Œnone elle évoque les signes avant-coureurs de la mort en quatre alexandrins : « Les ombres par trois fois ont obscurci les cieux,/ Depuis que le sommeil n’est entré dans vos yeux ;/ Et le jour a trois fois chassé la nuit obscure/ Depuis que votre corps languit sans nourriture. » Des périphrases poétiques désignent l’alternance du jour et de la nuit et suggèrent la réalité d’un corps mourant. Phèdre se laisse aller vers sa fin. Le champ lexical de la mort est constant dans ce dialogue. La femme de