Commentaire politique - jours de pouvoir, bruno le maire
Il y a chez lui des faux airs d’André Malraux. Physiquement ? Non. Psychologiquement ? Peut-être. Qu’il s’agisse de Bruno le Maire ou de son ainé, un point commun les unis: ils oscillent à la frontières du monde littéraire et politique. A la différence près que si le premier était d’abord écrivain avant de rejoindre le portefeuille de la Culture, le second est déjà ministre quand il écrit « Jours de Pouvoirs ».
Qui est il ? « L’Homme est ce qu’il fait » avait écrit André Malraux.
Bruno le Maire était ministre de l’Agriculture quand il commence « Jours de Pouvoirs » D’une précision millimétrée et d’une facilité d’écriture transpirante, le clinquant ministre raconte le pouvoir au rythme où il s'écrit. L'urgence quotidienne des décisions le somme de réagir, de décider, de trancher. Par plusieurs fois, le clinquant ministre de l’agriculture fait face à la crise. Pardon : des crises. Le prix du lait qui flambe, le désarroi des pêcheurs, l'aide alimentaire européenne aux plus pauvres menacée de suppression…. A chaque fois il s’en sort. Il réussit tellement bien qu’on lui promet, par deux fois, un porte feuille ministériel, jugé « plus prestigieux : Bercy…. Qui lui échappe deux fois. Les petites mesquineries, les grandes (fausses) promesses, les coups bas font aussi partie de la vie politique.
Derrière les bassesses qu'il suscite, le pouvoir a des formes concrètes : des cercles de décision rarement concentriques, des lignes politiques parfois contraires et une myriade de discours, de négociations. Bruno le Maire a cherché à cerner les contours et les rouages de l’architecture politique, sans en dessiner les plans. Il n’impose pas sa vision du monde, mais donne des clés pour que chacun se fasse sa propre idée du pouvoir. Bien sur, ce libéral convaincu, ce germanophile assumé porte de lourdes responsabilités : un ministère, une place dans l’organigramme de campagne et de fait, colporte une certaine idée de la France. Il