Commentaire rédigé : *Le* dernier jour d’un condamné* (incipit) , *V.Hugo Cette lente agonie d’un être trouve sa traduction dans le choix de la situation d’énonciation . Le texte est rédigé à la première personne du singulier désignant le narrateur et le personnage principal ,au présent d’énonciation et s’apparente à un journal intime de par l’indication de temps initiale (« cinq semaines ») et le rappel en exergue du lieu d’incarcération du condamné dans la célèbre prison parisienne de « Bicêtre ». Le lecteur pénètre alors dans la conscience du narrateur à travers ce long monologue intérieur qui rend sa parole plus poignante et plus proche ,pour découvrir et partager ses angoisses et ses souffrances devant la mort . Le registre tragique devient alors pathétique : le texte met ainsi en évidence l’inhumanité d’un tel châtiment . La mort ,transposée dans l’image du « couteau » n’est pas celle qui obéit à une loi naturelle : elle est bien celle qui sera donnée par la guillotine et obéit donc à une loi humaine que Victor Hugo réprouve . L’incipit se lit donc comme un hymne à la liberté en soulignant ses différentes formes de privation . Les paragraphes 3 et 6 (« fers » ,« cachot » , « grilles » , « cellule ») décrivent l’univers carcéral et donc la perte de la liberté physique . La répétition du mot « grille(s) » marque la frontière entre l’espace de la prison et de la liberté mais aussi celle entre la mort et la vie ,ce que traduit la métaphore construite sur ce parallélisme « Mon corps est aux fers dans un cachot , mon esprit est en prison dans une idée » . Le texte , dans sa construction même , mime l’enfermement : l’auteur utilise de nombreuses gradations dans ces paragraphes comme l’expression de l’élan d’espoir du narrateur brisé par phrase nominale « Condamné à mort ! » qui ouvre , coupe le chapitre en son milieu et clôt l’incipit . La liberté de pensée du condamné n’existe plus : l’écriture elle-même n’est plus libre et se referme sur elle-même . La