Commentaire sur la scène 7 de l'acte 4 de l'avare de molière
TEXTE
Harpagon, un vieil avare, vient de se rendre compte qu'on lui a volé sa «chère cassette» lourde de dix mille écus, qu'il avait enterrée dans son jardin.
HARPAGON, il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau.
Au voleur! au voleur! à l'assassin! au meurtrier! Justice, juste Ciel! Je suis perdu, je suis assassiné, on m'a coupé la gorge, on m'a dérobé mon argent. Qui peut-ce être? Qu'est-il devenu? Où est-il? Où se cache-t-il?
Que ferai-je pour le trouver? Où courir? Où ne pas courir? N'est il point là? N'est-il point ici? Qui est-ce? Arrête. Rends-moi mon argent, coquin... (il se prend lui-même le bras.) Ah! c'est moi. Mon esprit est troublé (1), et j'ignore où je suis, et ce que je fais. Hélas! mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami! on m'a privé de toi; et puisque tu m'es enlevé, j'ai perdu mon support, ma consolation, ma joie; tout est fini pour moi, et je n'ai plus que faire au monde ! Sans toi, il m'est impossible de vivre. C'en est fait, je n'en puis plus; je me meurs, je suis mort, je suis enterré.