Commentaire sur zadig
En écrivant Zadig, publié en 1747, Voltaire s'inspire des contes des Mille et une Nuit. Il réinvestit sous une nouvelle forme littéraire argumentative, la rhétorique de l'exotisme, en choisissant pour cadre symbolique la cité de Babylone, où le héros éponyme est livré à de nombreuses mésaventures et donne ainsi une vision du monde où le poids du hasard détermine en grande partie la destinée. Voltaire en a fait un divertissement tout en interrogeant la question de la Providence et du Bonheur à travers le parcours de Zadig, dont le nom désigne «celui qui dit la vérité».
L'extrait étudié va de «Vous êtes vraiment de grands ignorants ...» jusqu'à «... il n'y a pas là de quoi se quereller».
I. La protase de la violence verbale
II. L'Acmé de la joute oratoire
III. La retombée de la violence verbale
Extrait du document:
Zadig est un jeune sage oriental de Babylone. Après des déboires sentimentaux, il se consacre à l'étude des sciences et gagne en sagesse. Il trouve alors sa place auprès du roi Moabdar, en tant que premier ministre, mais il est forcé de fuir pour échapper à la vengeance du roi jaloux qui lui reproche son amour pour la reine Astartée et se retrouve finalement esclave de Sétoc, riche marchand égyptien, alors qu'il est intervenu justement en faveur d'une femme battue par son mari. Son maître, Sétoc, se rendant compte de sa sagesse, devient son ami. Dans le chapitre 12, Zadig et Sétoc se rendent à la foire internationale du commerce de Balzora, où sont rassemblés des commerçants de nationalité et de religions différentes. Zadig soupe avec certains d'entre eux et assistent à une querelle religieuse très violente entre un Egyptien, un Indien, un Chaldéen, un Grec et un Celte : issus de contrées diverses, mais proches dans l'espace géographique. Ces convives se disputent pour convaincre autrui de la légitimité et de la suprématie de leurs croyances religieuses fondées sur l'ancienneté de leur nation, et par la même, ils incarnent une