Commentaire

2098 mots 9 pages
Objet d’étude: La question de l’homme dans les genres de l’argumentation du XVIème siècle à nos jours.
Corpus :
Texte A : Madame du Châtelet, Discours sur le bonheur, 1779.
Texte B : Voltaire, « Femmes, soyez soumises à vos maris… », Mélanges, Pamphlets et œuvres polémiques, 1768.
Texte C : Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses, 1782.
Texte D : Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, 1949.

Texte A : Madame du Châtelet, Discours sur le bonheur, 1779.
Madame du Châtelet a eu la chance, exceptionnelle en son temps, grâce à l’amour de son père, de bénéficier d’une éducation très solide, incluant les langues anciennes et les sciences. Elle évoque ici le difficile accès à l’éducation pour la majorité des femmes de son époque. La sagesse doit avoir toujours les jetons à la main : car qui dit sage dit heureux, du moins dans mon dictionnaire ; il faut avoir des passions pour être heureux ; mais il faut les faire servir à notre bonheur, et il y en a auxquelles il faut défendre toute entrée dans notre âme. Je ne parle pas ici des passions qui sont des vices, telles que la haine, [la vengeance, la colère, mais l’ambition] par exemple, est une passion dont je crois qu’il faut défendre son âme, si on veut être heureux. Ce n’est pas par la raison qu’elle n’a pas de jouissance, car je crois que cette passion peut en fournir ; ce n’est pas parce que l’ambition désire toujours, car c’est assurément un grand bien, mais c’est parce que de toutes les passions c’est celle qui met le plus notre bonheur dans la dépendance des autres ; [or, moins notre bonheur dépend des autres, et plus il nous est aisé d’être heureux. Ne craignons pas de faire trop de retranchement sur cela, il en dépendra toujours assez. Par cette raison d’indépendance, l’amour de l’étude est de toutes les passions celle qui contribue le plus à notre bonheur. Dans l’amour de l’étude se trouve renfermée une passion dont une âme élevée n’est jamais entièrement exempte, celle de la gloire ; il n’y a

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