commentaire
LFMAN/Littérature d’Afrique Noire, Groupes 9/10/11/12
Commentaire de l’extrait de Batouala de René Maran:
En 1921, René Maran publie son Batouala qui obtient le prix Goncourt et le rendit célèbre en raison du prix remporté certes, mais surtout à cause de la préface dont il fit précéder le roman.
Vu le critique contre la réalité coloniale destiné aux esprits intellectuels européens, celle-ci est considérée comme un appel angoissé à l’humanisme occidental et à ses frères de France afin de réfréner et de punir "les mauvais administrateurs qui trahissent la patrie".
L’auteur a écrit son roman pendant son séjour en Oubangui-Chari, séjour qui lui donna l’occasion d’observer de près les réalités sociales traditionnelles de la région, ainsi que la manifestation effective du colonialisme. On peut dire que ce roman est né du profond sentiment de malaise que ressentit son auteur se voyant alors dans la pénible situation de complice noir de par son métier ; statut de fonctionnaire dans l’administration coloniale, complice d’une politique menée par des blancs et qui ravalait ses congénères au niveau des sous-hommes.
Dans pratiquement tout le roman, l’auteur récuse cette théorie négationniste, en construisant au sein de son récit une description minutieuse de la réalité africaine, ne lésinant sur aucun détail. Il racontera la vie traditionnelle de la tribu, expliquant par là-même l’harmonie qui y régnait, contrairement aux pensées esclavagistes et colonialistes.
La vie du village constitue le premier plan du récit, établissant ainsi l’affirmation d’une autre culture différente de celle des blancs. Culture qui apparait à travers le portrait du personnage principal "Batouala" et sa principale activité: la chasse. Sa force, sa ténacité, sa bravoure et son courage d’habile chasseur et de vaillant guerrier constituent les principaux traits caractéristiques de sa personnalité de grand chef des tribus Banda. Sa polygamie et sa