1) "Le paradis est sous les talons des mères !" par Chems Belgithi, 30 octobre 2002 Ce célèbre hadith (parole attribuée au Prophète Mahomet) est certainement l’un des plus beaux et l’un des préférés des musulmans. Au Maroc, il est même utilisé dans le langage courant pour réprimander ou mettre en garde gentiment les enfants qui manqueraient de respect envers leur Maman. Hélas, le paradis des Mamans en terre d’Islam est encore loin. Comment expliquer que dans certains pays comme au Pakistan des fils en arrivent à tuer leur propre mère à cause du « quand dira-t-on » ? Pour soi-disant sauver ou plutôt laver un honneur familial ?! Comment expliquer la vie de ces femmes suspendue au fil de l’honneur et qui peut se rompre à chaque instant ? La femme représente donc si peu de chose que son sort reste soumis aux lois de la communauté ou de ses proches, objet de vengeance ou de règlement de compte ?! Ce hadith est une des preuves de l’importance donnée par le Prophète à la femme, future mère. A une époque où les infanticides de nouveau-nés de sexe féminin étaient un crime commun, enterrés vivants dès leur naissance dans les sables du désert, où naître femme était considérée comme une tare, une honte, une humiliation. « Ne tuez point vos enfants par crainte de pauvreté ; nous leur donnerons leur nourriture, ainsi qu’à vous ; les meurtres que vous commettez sont un péché atroce » (Coran XVII-33) [9]. Le crime d’honneur, c’est avant tout le crime de l’horreur, le cri d’une femme qui meurt quelque part dans des conditions effroyables : lapidée, brûlée vive, égorgée, noyée soit par un frère, souvent par un père (avec souvent le consentement de la mère) ou un autre membre de la famille. Son délit ? Avoir bavardé avec un homme étranger à la famille (même si ce n’est que son voisin), oser demander le divorce, refuser le mariage arrangé, l’adultère ou le soupçon d’adultère, les problèmes liés à la virginité le soir des noces… ceux-ci ne sont que les exemples les plus