Composition du roman
Le romancier crée ses personnages tout d’abord en leur attribuant un nom qui peut être significatif et révélateur. En effet, la désignation d’un héros peut donner une information sur son physique, son caractère, sa vie. Par exemple, la naïveté de Candide, le héros voltairien, est inscrite dans son nom. Où alors, l’état physique de cette pauvre petite créature si incomplète et à peine ébauchée est, selon les dires de Victor Hugo, auteur du roman Notre- dame de Paris , suggéré dans l’appellation utilisée : Quasimodo. En effet, cet individu borgne, bossu, cagneux n’était guère qu’un à peu près, qu’un quasi-homme. Mais encore, Jules Renard dans Poil de Carotte, utilise des sonorités agressives pour dénommer une mère cruelle et méchante : Mme Lepic. Le nom peut également révéler la position sociale du personnage : dans Le Rouge et Le Noir de Stendhal, le patronyme Sorel précise la pauvreté et ne laisse au héros que très peu de chance d’avoir une profession prestigieuse. Il ne peut s’imposer dans la société aristocratique où Mme de Rênal connaît la richesse et la réussite. La particule « de » symbolise son titre de noblesse. L’auteur donne une identité morale, sociale, physique et psychologique à ses héros. Pour cela, il peut également se servir de sa propre expérience. C’est le cas de Stendhal qui raconte à travers son personnage Julien