Compte rendu critique
« Intersection/éclats, Emmanuel Lagarrigue, exposition ENSISA, 2010 »
Emmanuel Lagarrigue (E.L) nous présente, dans un hall de l’ENSISA, une création un tant soit peu particulière mais toutefois en corrélation étroite avec ses autres inspirations. Deux imposants caissons asymétriques en verre encageant chacun un haut-parleur qui diffuserait des sons révélateurs de certaines formes de notre communication (physiques, sentimentales, sexuelles…). L’œuvre est accompagnée d’une explication textuelle ce qui n’excède pas dans la compréhension du message sensoriel qu’a voulu nous transmettre E.L.
L’artiste insiste beaucoup sur ce que renferment ces deux sculptures, ces sons intrigants, familiers, sensés nous transporter dans les couloirs sombres de notre inconscient et nous éclairer sur notre construction sociale et personnelle. Ses “météorites actives”, comme Emmanuel Lagarrigue les dépeints, nous ont été honteusement présentées comme de banales chutes de verre provenant d’un atelier de vitrage, sans sons et sans lumière ne serait-ce que pour distinguer où l’on met les pieds. Cependant, pas de craintes à avoir sur un éventuel risque de chute causé par des câbles apparents, les haut-parleurs n’ont tout simplement pas été branchés, ou plutôt n’avaient tout simplement pas de branchements. Nous nous retrouvons alors devant deux cubes glacials, souillés par le contact des visiteurs, qui ont certainement dû confondre cette installation avec les nouvelles chaises bon marché de la cafétéria. L’atmosphère est pesante d’ennui, on espère une éventuelle mise en fonction “venue d’ailleurs” des deux incubateurs hors service mais sans grande conviction. Le concepteur nous incite textuellement à nous déplacer autour de l’objet afin de pouvoir observer les reflets et la lumière qu’il émet et, de ce fait, être éveiller sur le monde extérieur. L’idée semblait très séduisante, toutefois, comme déjà rapporté plus haut, nous ne verrons pas le moindre éclat