Condition des ouvrié
Doc 1 : deux formes du travail ouvrier : l’atelier et la chaîne.
Rémouleurs dans un atelier de coutellerie de Thiers (Puy de Dôme) vers 1900 et ouvriers des usines Citroën (Quai de Javel à Paris) travaillant sur la chaîne de montage en 1920. Doc 2 : « Un jour sans travail est un jour sans pain. » Ce sont eux qui se lèvent à six heures du matin tous les jours, tous les jours depuis leur plus tendre enfance, pour venir s’enfermer dans ces immenses hangars où tout est noir et rouge... Et ils continueront demain, l’année prochaine, toujours, jusqu’à l’extrême vieillesse, sans quinze jours, sans huit jours de repos. Jamais, jamais ils ne sauront la calme et reposante douceur des lacs bleus et des plages normandes ; pour eux n’existeront jamais les forêts feuillues et profondes… Pourquoi ? Parce qu’un jour sans travail est pour eux un jour sans pain, parce qu’ils ont beaucoup d’enfants et que leurs pères étaient pauvres eux aussi. J. Huret, Enquête sur les ouvriers du Creusot, 1907 Doc 3 : Le travail en usine en 1928 «Le contremaître, c’était un homme jeune, à l’air sévère, et l’apparition de sa blouse blanche faisait se courber tous les dos et travailler avec plus d’ardeur. Trois jours après mon arrivée, il vint auprès de ma machine et me regarda travailler avec attention pendant un quart d’heure, en m’indiquant parfois un geste plus rationnel à faire ou une manière plus rapide de travailler. À part cela, on le voyait rarement, et c’est au chef d’équipe que nous avions à faire continuellement. [...] La discipline était stricte et bien appliquée ; à moins que l’on répare la machine, les ouvriers ne devaient pas la quitter, pas s’asseoir et ne pas causer entre eux ; cela eût été difficile d’ailleurs, étant donné le bruit et l’éloignement des machines. On arrivait bien de temps à autre à s’asseoir une minute sous l’oeil indulgent du chef d’équipe. [...] On travaillait neuf heures trois quarts par jour,