Conflits de générations
Sommes-nous aujourd’hui davantage exposés à ce risque ? A en croire la presse qui s’amuse en prophétisant, il semblerait que des catastrophes nous attendent. Vous avez peut-être pu lire dans le récent album à succès proposé par le journal Libération la couverture de son numéro du 3 octobre 2013 qui étale en grands titres : “ Sous les pavés, le troisième âge ”. La révolte nationale des vieux !
Mais revenons à notre temps. Le pacte intergénérationnel conclu immédiatement après la Deuxième guerre mondiale, dans le cadre de l’adoption de l’AVS, était passé entre une importante génération d’actifs et un nombre limité de retraités puisque, comme nous le savons tous, l’espérance de vie ne dépassait guère
65 ans.
Dans ce cadre, les jeunes, encore nombreux, étaient tout occupés à s’engouffrer dans les voies de formation, sans doute rares et encore balbutiantes, mais qui les conduisaient avec une quasi certitude au royaume du plein emploi.
Aujourd’hui, nous sommes entrés dans la société à quatre générations et celles-ci sont bien visibles. Ces générations cohabitent et construisent leur horizon en référence à des partenaires qui ont entre zéro et quatre-vingt-dix ans. L’identification de ces partenaires est certainement rendue plus complexe par la diversification des constellations familiales induites par l’éclatement et la recomposition des familles auxquels s’ajoutent les effets d’une notable mobilité géographique.
Dans ces conditions, on peut imaginer que la construction d’un nouveau pacte intergénérationnel s’impose. Il est évident que les ingrédients de ce nouvel accord sont notablement différents de ceux qui avaient été à la base du précédent.
Construire un pacte, c’est faire confiance. Mais la confiance est