En 1849, Victor Hugo pressentait déjà l’union européenne. Il affirmait avec certitude aux peuples européens : « Un jour viendra où la guerre vous paraîtra aussi absurde et aussi impossible entre Paris et Londres, entre Petersbourg et Berlin qu’entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie. Un jour viendra où vous, France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne […] vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne ». Cette idée parait être utopique en 1849 et d’autant plus en 1945 alors qu’en soixante dix ans l’Europe a connu trois guerres fratricides… Pourtant la prédiction de Victor Hugo s’est bel et bien réalisée : la « fraternité européenne » existe enfin après des siècles d’affrontements. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, il y a deux urgences : Il faut reconstruire l’économie et établir une paix durable en Europe. On peut alors se demander comment les grandes puissances européennes vont-elles réussir à renaître de leurs cendres. Quel rôle la construction européenne va-t-elle jouer dans la reconstruction d’un continent détruit économiquement et divisé par de très anciennes passions?
En 1945, l’Europe est au creux de la vague. Pour la reconstruction économique plusieurs voies s’ouvrent à l’Europe. Les Etats-Unis dont l’économie a tiré profit de la guerre, (on parle même de « bénédiction de la guerre ») apparaissent comme les sauveurs de puissances européennes en déclin. Les différentes aides américaines remettent l’Europe sur pieds. Puis sous l’impulsion américaine et britannique les différents Etats européens prennent leur destin en main et décident de s’unir et d’agir dans le même sens. La coopération européenne prend ainsi le relais de la solution atlantiste. Pour établir la paix en Europe, les alliances militaires vont bon train. Il est primordial de réconcilier la France et l’Allemagne. Dans les années 1940 cela passe par l’UEO et le conseil de l’Europe.
Le plan