Si l’on veut comprendre et apprécier à sa juste valeur la place Jean-Paul Riopelle, il faut inévitablement passer par les racines de sa création. Premièrement, il faut savoir que la transformation du Quartier International, au coeur duquel se situe la Place Jean-Paul Riopelle, a débutée en 20001. C’est donc de dire à quel point cette section de Montréal est récente dans l’histoire de la ville. Le palais des congrès, inauguré en 2002, la Caisse de Dépôt et de Placement inaugurée en 2003, et finalement, l’inauguration du Quartier International de Montréal lui-même, en 20041, sont tous trois des acteurs majeurs qui ont généré les conditions idéales à l’implantation de la Place Jean-Paul Riopelle. De par sa situation géographique, la place constitue un lien unissant le vieux Montréal, au caractère ancestral, pourvu d’un cachet historique de renom, au quartier des affaires reconnu pour son effervescence urbaine et sa modernité. Voilà un mandat de taille. En plein coeur du centre-ville, la place Jean-Paul Riopelle couronne une partie de l’autoroute Ville-Marie qui se trouve sous terre ainsi qu’un stationnement souterrain1 directement lié au palais des congrès.
Jean-Paul Riopelle, décédé en 2002, était un artiste québécois de renom qui exposait mondialement2. « La joute », la sculpture/riopellefontaine qui domine la place, est de sa conception. Bien qu’elle soit tout à fait bien intégrée là où elle se trouve, il faut savoir qu’elle n’y est que depuis 20033. Effectivement, au départ, cette sculpture avait été donnée par l’artiste au musée d’art contemporain et avait été installée en 1976 dans la cours intérieure du parc olympique pour les jeux de la même année4. Un grand débat est survenu lorsqu’on a évoqué l’idée de donner une plus grande visibilité à l’oeuvre en la relocalisant au centre-ville. Les résidents de l’arrondissement Hochelaga-Maisonneuve, considérant l’oeuvre comme faisant partie intégrante de leur identité, ne voulaient rien savoir de céder leur joyau4.