contribution
Par Mr Ghazi Jeribi(2)
Il n’est pas aisé de faire le bilan de l’application du droit de la concurrence en Tunisie aujourd’hui, sans se référer à la période allant de l’indépendance jusqu'à la moitié des années 80, période durant laquelle le modèle économique dirigiste a prévalu, avec tous les réflexes et habitudes qu’il a pu générer chez tous les intervenants, sans exception, de la scène économique.
En effet l’Etat, omniprésent, assurait notamment, la prise en charge directe des secteurs économiques stratégiques, le contrôle de la commercialisation des produits de base et le niveau des prix. Les agréments et les autorisations permettaient à l’administration de contrôler les investissements privés, de réglementer les activités de commerce et de limiter les importations.
Malgré certains aspects, considérés comme positifs, cette politique a révélé ses limites et son incapacité à hisser l’économie du pays à des niveaux supérieurs. Elle a eu notamment pour effet, de freiner l’esprit d’initiative et la volonté d’innovation, et d’ancrer chez les intervenants économiques un besoin constant d’assistance, sollicitant en permanence l’interventionnisme de l’Etat .
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les points de vue exprimés dans la présente communication n’engagent que leur auteur, et ne relatent en aucun cas les positions du gouvernement Tunisien
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Ghazi Jeribi président du Conseil de la Concurrence Tunisien
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Mais à partir de 1986, la Tunisie s’engage dans un vaste programme de libéralisation et d’ajustement structurel, ayant pour objectifs d’instaurer progressivement les mécanismes d’une économie de marché, instituer la liberté du commerce intérieur et extérieur, encourager l’initiative privée et créer une véritable dynamique de la concurrence quasi-inexistante jusque là.
Pour ce faire, l’Etat Tunisien se dote de nouveaux outils(3) et édicte un certain nombre de mesures qui doivent lui