Dona Urraque, l’Infante (la fille du roi), donne l’impression d’être maîtresse d’elle-même et de ses sentiments. Elle se sent paradoxalement attirée par les qualités de Rodrigue dont les exploits réduisent toute différence de rang. En effet, Rodrigue n’est pas de sang princier. De plus, au tout début de la pièce, elle affirme, non sans une certaine amertume « qu’étant fille du roi tout autre qu’un monarque est indigne d’ [elle] ». En effet, il n’est pas question pour elle d’amour puisque le mariage d’une princesse concerne l’Etat. Alors pour éviter de rêver inutilement sur ce sentiment qu’elle garde secret, elle essaye de favoriser autant qu’elle peut le mariage entre Rodrigue et son amie Chimène. Elle a donc un sens du devoir puisqu’elle sacrifie sa propre satisfaction.
Léonore et Elvire sont respectivement les gouvernantes de l’Infante et de Chimène. Elles jouent le rôle de confidente et « d’oreille du spectateur » sur scène. En effet, elles amènent leurs maîtresses, par leurs questions, à préciser non seulement leurs sentiments mais leurs intentions. On peut même penser dans la scène 3 de l’acte III, qu’Elvire se fait « l’avocat du diable », pour mieux informer Rodrigue qui se cachait alors et écoutait Chimène parler. En effet, même en étant un personnage secondaire, Elvire est sensible à ses qualités : « Vous ne croiriez jamais comme chacun l’admire, […] Les Mores devant lui n’ont paru qu’à leur honte ».
Don Sanche est un gentilhomme. Il est également un soupirant de Chimène. Mais celle-ci n’a aucun penchant pour lui. Cependant, il fait preuve de bravoure en pensant qu’il a une place à prendre et il n’hésite pas à se proposer comme champion contre Rodrigue pour venger la mort du comte.

Les registres
L’œuvre de Corneille « Le Cid » est l’exemple parfait de la tragi-comédie (genre dramatique du XVIIème siècle). Elle connaît une tension dramatique (dilemme), mais s'achève, comme la comédie, sur une fin heureuse (dans notre cas il s’agit d’un mariage). On y