Coelio Incarnation de la mélancolie, jeune homme sensible et timide, c’est le prototype du héros romantique inhibé, impuissant. Il montre des tendances morbides, et il semble parfois plus amoureux de la mort que de Marianne (« Ah ! malheureux que je suis, je n'ai plus qu'à mourir ! […] Vivre pour une autre me serait plus difficile que de mourir pour elle. » (I, 1). C’est sa méfiance à l’égard d’Octave (et de tout le monde), renforcée par Ciuta (II, 2) qui précipitera sa perte. Il a raison, finalement, de se méfier d’Octave, mais c’est du charme personnel de ce dernier qu’il devrait avoir peur, et non d’une trahison volontaire, dont son ami est incapable. Octave: C’est le personnage principal. C’est un libertin qui ne croit en rien ni en personne,qui passe sa vie à faire la fête, à s’étourdir dans l’ivresse et les plaisirs de la chair. En le forçant à s’arrêter dans sa fuite en avant, la demande d’aide de Coelio l’oblige à revenir sur lui-même, et le fond de son caractère apparaît alors, une mélancolie sombre et angoissée. Il semble « las de cette existence désordonnée » (Léon Lafoscade). Il a par dessus tout le sens du langage, de l’image, et c’est là-dessus que Marianne le raille : « Bien dit. Aviez-vous préparé d'avance cette comparaison ? Si vous ne brûlez pas le brouillon de vos harangues, donnez-le-moi, de grâce, que je les apprenne à ma perruche. » I, 1). Tombe-t-il ou non amoureux de Marianne. Si c’est le cas il y renonce pour tenir sa promesse à Coelio ; mais il est possible aussi que non. Il ne manifeste jamais ses sentiments de manière explicite et l’ambiguïté, essentielle, persiste. Si elles s’expriment de manière différente, la mélancolie d’Octave et celle de Coelio sont soeurs jumelles, à tel point qu’il se produit à la fin de la pièce une sorte d’échange entre les personnages. L’Octave festif est mort et enterré sous la pierre tombale, le Coelio qui pense que sa « place est vide