corps étrangers
Or il reçoit une lettre adressée à Richard Glen, le pseudonyme jamais révélé sous lequel, à l’âge de dix-huit ans, Dominique et lui, qui était jeune khâgneux, avaient écrit à quatre mains et publié “La princesse des sables”, un roman de gare qui était passé presque inaperçu. Mais Karine Denesle, une jeune Belge flamande perspicace, étudiante à Bruges, un rien mythomane sur les bords, ne connaît et n'admire que l'auteur de ce navet, s'enchante des richesses cachées de ce pauvre roman à l'eau de rose où avait, en effet, été dissimulé un jeu secret de références.
Bouleversé par ce brusque rappel du passé qui lui est flanqué au visage comme une douche froide et dont Dominique lui reprochait implicitement de s’être si facilement détaché, étrangement ému par cette lettre, Frédéric y répond, et une correspondance s’établit entre eux. Il décide de se laisser envahir par cet autre lui en sommeil depuis plus de vingt ans qui prend peu à peu le dessus et l’aide à se créer tel que Karine l'imagine. Il devient peu à peu celui qu'il n'a jamais été. De tentations