Le roman est une fiction, certes, mais porte néanmoins le cachet indélébile du contexte historique et des sociétés dans lequel il s'inscrit. Les personnages qui y évoluent ont des caractéristiques propres à l'époque dans laquelle ils vivent. Les auteurs, en plus de leur vision personnelle de la société, doivent faire de nombreuses recherches afin de maintenir la cohérence de l'histoire et donner dans la justesse. La volonté d'un ancrage dans le réel se traduit par la naissance du réalisme. Ce mouvement littéraire qui naquit dans la seconde moitié du XIXème siècle, veut dépeindre la vie dans ses détails les plus triviaux, sans artifice ni idéalisation. Stendhal, Flaubert, Balzac ou encore Maupassant sont des adeptes du genre. Ces hommes sont des contemplateurs de leur société et leur témoignage est leur oeuvre. Comme dit Stendhal : « le roman est un miroir posé le long d'un chemin ». En effet, ce genre littéraire se prête parfaitement à décrire une représentation vraisemblable de la vie car il permet de développer l'histoire dans un cadre réaliste. Zola, par exemple, s'inspire des conditions de travail terrible des mineurs où des accidents causaient des décès et des handicaps suite à des éboulements ou à des explosions. Ces faits sont notables dans Germinal où l'auteur décrit le père Maheu supplicié durant sa besogne, où Zachary, fils ainé de la famille Maheu, perd la vie suite à une explosion, où Jeanlin Maheu devient handicapé à vie suite à la perte de sa jambe dans un éboulement lié à un boisage défectueux. Dans Bel Ami de Maupassant, nous retrouvons des événements historiques tels que la colonisation tunisienne, une affaire très controversée de l'époque que l'auteur adapte à la toile fictive sous le nom d' «affaire du Maroc». D'autres faits historiques comme l'insurrection républicaine de 1832 et le coup d'Etat de louis Napoléon Bonaparte en 1848 sont rapportés dans Les Misérables de Victor Hugo ou encore dans L'Education sentimentale de