Corrales
Durant le Siècle d'or, le théâtre prend une importance extraordinaire en Espagne, avec des auteurs majeurs tels que Lope de Vega, Cervantes et Pedro Calderón de la Barca. De nouveaux modes de représentation apparaissent. Toutes les pièces de théâtre profanes sont appelées « comedias », bien qu’elles couvrent trois genres : la tragédie, le drame, et la comédie proprement dite.
Avant la fin du XVIe siècle, il n’y avait pas de bâtiments spécifiquement dédiés au théâtre en Espagne. Les premières représentations de comédie se jouaient dans les patios, la cour centrale des maisons ou des auberges. Une scène de fortune était dressée au fond de cette cour rectangulaire. Les trois côtés restants servaient de galeries pour le public le plus nanti, les autres spectateurs se tenant debout dans la cour à ciel ouvert. Cette structure est conservée dans les théâtres construits à partir de la fin du XVIe siècle, les corrales de comedias. Le corral est aménagé dans l’espace clos, rectangulaire et découvert de la cour centrale d’un pâté de maisons. La scène est installée à une extrémité du patio, contre le mur de la maison du fond. Sur les trois autres côtés, les balcons et les fenêtres des maisons attenantes forment des loges sur plusieurs étages, surmontées de galeries. La scène et les galeries sont protégées par une petite toiture en surplomb. Le patio sert de parterre à ciel ouvert. Une bâche en toile est généralement tendue au-dessus du patio pour fournir un peu d'ombre aux spectateurs.
Cette disposition ressemble à celle du théâtre élisabéthain en Angleterre. Dans le corral de comedias, les spectateurs étaient placés selon leur sexe et leur condition sociale : * Les hommes du peuple se tenaient debout, dans le patio. Ces places, les moins chères, n’étaient pas accessibles aux femmes. C'était l'espace réservé aux « mosqueteros » (mousquetaires), qui manifestaient à grand bruit leur enthousiasme ou leur dépit vis-à-vis du spectacle. * Devant,