Correction professeur : explication d'un texte philosophique d'émile chartier, dit alain, propos (1924)
INTRODUCTION
Qu’est-ce que prendre conscience ? Une telle question suppose que l’homme n’est pas toujours conscient, mais sa conduite humaine n’est de l’ordre des pulsions ou routine, elle ressemblerait au comportement animal. Qu’est-ce donc qui distingue une attitude consciente ? Après avoir justifié l’absence de passions des animaux, Alain en déduit leur inconscience. Par contraste, il dégage ce qui caractérise en propre la conscience humaine, entre autre très spécifique : refus des mouvements spontanés du corps et des scrupules. Quelle valeur accorder à une telle prise de position à ces enjeux d’un point de vue moral, notamment quand à l’usage de nos passions ?
ANALYSE – STRUCTURE LOGIQUE (question 2 p 534)
Les animaux n’ont point de conscience parce qu’ils adhèrent à ce qu’ils vivent, parce que rien ne permet de supposer une résistance, même vaine, à ce que leur dicte leur instinct et les circonstances. Ils y sont irréductiblement soumis et ne pâtissent pas de cette soumission. Colère ou peur sont des mouvements qu’aucun refus ne vient contrarier. Il n’y a de passions que pour celui qui a la possibilité d’y résister, même si en définitive, il s’avère vaincu. En effet, se sentir vaincu par la colère, la peur, le désir suppose qu’il y ait eu combat. Les animaux, certes ressentent la peur mais ne la connaissent pas, car toute connaissance suppose conscience. Ils réagissent ou subissent selon une immédiateté déterminée sans liberté, et par conséquent sans responsabilité. Alain utilise des précautions méthodiques pour exposer sa thèse avec un soucis de rigueur, de probité : « pour autant que l’on peut deviner » ; « rien ne laisse soupçonner » ; « je suppose ». Alain, héritier de Descartes, sait que la certitude de la conscience ne peut être que subjective. Il nous invite aussi à enquêter par nous-même. Rien ne permet de supposer à propos de l’animal un combat intérieur. Le scrupule