corrigé dexplication de texte Alain Propos développement
Introduction. Il est un fait qui semble bien universel : tous les hommes désirent être heureux. Seulement c'est également un fait que tous ne parviennent pas à réaliser ce désir. Alain, dans un Propos de 1911, prend ce double constat que nous venons de faire pour point de départ de sa réflexion. Et il s’interroge sur les causes de cet échec. Comment se fait-il que tant d’hommes qui, si on les interroge, affirment savoir ce qu’est, pour eux, le bonheur, et font tant d’efforts en vue de ce but, ne parviennent pas à l’atteindre ? On pourrait voir dans cet échec la preuve que le bonheur n'est qu'un idéal, qu'un mirage que nous recherchons, mais qui nous échappe dès que nous croyons enfin l'atteindre. Cette opinion commune se retrouve dans les chansons populaires comme dans les poèmes les plus classiques. Mais si elle est répandue, cette doxa mérite d'être questionnée. Car elle s'oppose à un fait bien réel : certains individus s'estiment heureux. Faut-ils dire qu'ils se trompent sur eux-mêmes ? Quoi qu'il en soit, il faut, avec Alain, se poser le problème philosophique suivant : Comment comprendre les difficultés des hommes à trouver le bonheur ? Est-ce dû à la nature du bonheur, ou bien à la manière dont les hommes s'y prennent pour l'atteindre ? Le philosophe propose une réponse radicale à ce problème : c’est justement parce qu’ils recherchent le bonheur, que de nombreux hommes « se condamnent » à ne pas le trouver (ligne 1). Car « rechercher le bonheur » signifie que l’on se représente celui-ci à la manière d’un objet qu’il s’agirait d’acquérir ; or, justement, le bonheur n’est pas un objet que l’on pourrait trouver hors de soi. Alain commence par affirmer et justifier la thèse que nous venons d’énoncer : ceux qui recherchent le bonheur (en dehors d’eux-mêmes) ne peuvent pas le trouver (premier paragraphe). Ceci l’amène ensuite à dénoncer la manière qu’ont « les poètes » de parler du bonheur, comme d’un objet qui s’éloignerait de nous