Cours de civilisation
I. La renaissance au Moyen Âge : Pour certains critiques et historiens, la relation entre le Moyen Âge et la Renaissance ne doit en aucun cas être appréhendée en termes de rupture. D’ailleurs, certains parlent même « d’humanisme médiéval », enrichi par les efforts considérables des clercs et le travail entrepris à partir du XIIe siècle. Au XIIIe siècle, à l’effort et à l’apport des clercs viennent s’ajouter des préoccupations philosophiques qu’à son tour, Charles V a suivies de près et organisées, grâce ou à cause du mécénat. Des orientations précises pouvaient être insufflées aux différentes manifestations de la vie culturelle et artistique. Et si l’on parle « d’humanisme médiéval », il apparaît comme une réalité culturelle et civilisationnelle dont l’humanisme de la Renaissance n’est que le prolongement naturel, que les influences venues d’ailleurs étoffent et transforment. Les historiens évoquent souvent le XVe siècle comme celui d’une crise grave que la civilisation française traverse, et cette crise prend des aspects divers. Au niveau religieux, l’élan de la foi se perd. La religion est figée dans un ensemble de rites. On délaisse les textes sacrés pour se consacrer à des disputes formelles et à des querelles de théologie. La fièvre de connaissance est tombée, car l’université, de son côté, n’a pas pu renouveler ses méthodes. On n’exerce plus sa raison, mais on ne fait qu’apprendre la rhétorique en mettant à l’écart les chefs-d’œuvre antiques. Grâce aux premiers livres imprimés se répand la connaissance de pensées et de modes de vies oubliés ou inconnus, par le biais notamment des premiers témoignages des explorateurs. Petit à petit, l’essor d’un âge nouveau s’impose comme une nécessité pour bousculer les traditions anciennes, de plus en plus perçues comme des forces de conservation stériles, maintenues par différentes autorités, comme la Sorbonne. La