Cours de microéconomie : l'oligopole
La réalité économique d’aujourd’hui faite de grandes entreprises développant différentes stratégies ne correspond pas tout à fait aux domaines d’étude privilégiés par la théorie économique que sont les marchés de monopole et de concurrence. C’est la réflexion économique sur l’oligopole qui remédiera à cette insuffisance.
L’oligopole qualifie un marché de grandes entreprises en nombre restreint mais dont le poids dans la production d’une branche est très important.
Cette réflexion est apparue après la seconde guerre mondiale et la théorie de l’oligopole a fait l’objet de différents courants de pensée, brièvement exposés ci-après :
- Le 1er est celui de Fellner qui s’attachera à expliquer le fonctionnement du secteur ou du groupe et non d’une firme en étudiant la maximisation des profits combinés du groupe. - Le 2ème courant est celui de la théorie des jeux illustré par l’ouvrage de Shubik « Startegy and Market structure ». Cette théorie se réduit à des jeux à deux partenaires pour un résultat non nul ou nul, ou à trois partenaires pour un résultat nul. Or la réalité économique est à n partenaires. - Le 3ème courant est celui de P. Sweezy avec sa présentation de la courbe de demande coudée.
Nous allons présenter les modèles simples d’oligopole où les firmes ne sont que deux sur un marché (duopole) et ensuite les oligopoles différenciés c'est-à-dire des marchés où le produit présente une certaine différenciation et où un petit nombre de firmes sont rivales.
A) Le duopole
Dès 1838, A.Cournot, transcrira sur le plan mathématique les comportements des entreprises sur un marché oligopolistique. Mais cette analyse est souvent sujette à la critique selon laquelle elle ne retient que la quantité comme variable explicative et non le prix. D’où l’analyse de J.Bertrand pour la compléter. Pour finir, nous verrons l’apport de Stackelberg à l’analyse du duopole.
1) L’analyse de Cournot
Elle admet plusieurs hypothèses dont