Cours de théorie des cycles
Introduction :
La récurrence des crises économiques au XIXème siècle a depuis longtemps retenu l’attention des économistes. L’irrégularité de la conjoncture, l’alternance de mouvements à la hausse ou à la baisse des différentes variables (activité, emploi, profit, prix…) ont conduit les économistes à emprunter aux sciences exactes certaines expressions. On trouve ainsi fréquemment le terme de « cycle » pour désigner des mouvements se reproduisant avec une amplitude et une périodicité relativement régulière (comme celles engendrées par une sinusoïde, par exemple). Il est clair que les mouvements des variables économiques ne reproduisent que de loin cette perfection mathématique. Aussi, les termes de « fluctuations » ou « d’oscillations » sont-ils fréquemment utilisés, la dénomination de cycle mettant plutôt en évidence l’idée de mouvements récurrents et réguliers de l’activité.
Cependant, dans l’utilisation économique actuelle du terme « cycle » apparaît une composante supplémentaire par rapport aux vocable « fluctuations » : celle de la persistance. Il n’est sans doute pas exagéré de dire que la question des fluctuations englobe la quasi-totalité des réalités macroéconomiques. En revanche, le thème du cycle est beaucoup plus « spécialisé ». Ainsi, ce cours se situe résolument dans cette perspective. Nous nous pencherons sur les analyses modernes ou contemporaines qui apportent à la fois une explication complète de la persistance d’un mouvement (qu’il soit ascendant ou descendant) et du retournement de la tendance. Les « vraies » théories du cycle sont donc ambitieuses car elles nécessitent une vision globale du système économique.
Cependant, avant toute chose, décrire le cycle est une nécessité pour bien délimiter l’objet des chapitres qui vont suivre. Il s’agit de situer le sujet traité par rapport à d’autres préoccupations théoriques : il convient surtout de bien savoir de quoi l’on parle.
I. La caractérisation du