Crise des missiles
[Accroche et contexte] En octobre 1962, un avion américain repère des rampes de lancement de missiles sur l’île de Cuba, située à 200 km au large des États-Unis : les États-Unis sont directement menacés d’une attaque nucléaire. Pourtant, depuis 1956, Khrouchtchev a énoncé sa théorie de coexistence pacifique et tente de normaliser les relations avec l’Ouest.
[Présentation de la problématique et du plan] Quels éléments font de la crise de Cuba un épisode caractéristique de l’affrontement Est-Ouest, mais aussi un moment de rupture dans les relations internationales ? Il sera possible de répondre à cette question en présentant les causes puis le déroulement de cette crise, afin de démontrer ce qui en fait une crise « classique » de la guerre froide, tout autant qu’un tournant historique.
Les origines de la crise
Un révolutionnaire aux portes des États-Unis
L’île de Cuba est située à environ 200 km au sud de la Floride. Elle est indépendante depuis le traité de Paris en 1898. Les investissements américains sont importants dans l’île. Ces derniers contrôlent, par exemple, la totalité des activités de raffinage du pétrole, principale source de revenus de Cuba.
Le 31 décembre 1958, la « marche sur La Havane » des hommes de Che Guevara fait fuir le dirigeant du pays, Batista, allié des États-Unis. En 1959, l’île est contrôlée par le révolutionnaire Fidel Castro. Il annonce une réforme agraire ainsi que la nationalisation des raffineries de sucre et de pétrole. Ces mesures, prônées par le communisme, s’opposent aux intérêts américains et constituent une entrave à la politique d’endiguement affirmée en 1947 par le président Truman.
Le 6 août 1960, l’ensemble des biens américains sont confisqués ; les États-Unis ripostent par la mise en place d’un embargosur le pétrole et le sucre cubains. Kennedy, alors candidat à la présidence des États-Unis, accuse Castro d’anti-américanisme. La tension monte d’un cran.
La montée des tensions
Le 17 août 1961,