« Belle épine »

Réalisé par Rebecca Zlotowski
Avec Léa Seydoux, Anaïs Demoustier, Agathe Schlencker, Johan Libéreau,...
Date de sortie : 10 novembre 2010

Les plus : Léa Seydoux exquise et tout en émotion, un premier film convaincant et subtil, la BO électrique et magnétique.
Les moins : L’aspect fantastique pas assez exploité

Voilà pour commencer le mois, un petit film qui n’en est pas moins grand dans son message et sa qualité. On suit pendant 1h30 un fragment de la vie de Prudence, jeune adolescente de 17 ans dont la mère vient de mourir. Cette jeune fille livrée à elle-même dans cet appartement vide, va tenter grâce à sa camarade de classe Maryline, de se faire une place dans le milieu des courses de motos clandestines à Rungis.

Cette adolescente perdue et quelque peu délaissée par sa famille, va chercher à se rattacher à quelque chose, mais tout ne lui sera qu’éphémère : des amitiés furtives, du sexe passager, une famille absente... Finalement, il s’agit plus du constat d’une adolescence en mal de repères, plutôt que d’une seule adolescente que dresse ici la réalisatrice. Pendant tout le film, Prudence semble détachée, presque lointaine du récent décès de sa mère. Ce n’est que dans les dernières minutes du film, grâce à une séquence très belle et onirique, que celle-ci va prendre conscience de ce qui lui arrive vraiment.
Ce premier film de Rebecca Zlotowski relate un thème bien connu du cinéma français : l’adolescence et l’acceptation du deuil. Mais la réalisatrice évite toute narration poussive, et joue tout sur la direction de ses comédiens. Léa Seydoux offre ici son rôle le plus émouvant grâce à une interprétation toute en retenue. De tous les plans ou presque, la jeune actrice impressionne de par son talent, et arrive à supporter seule l’entière charge émotionnelle du film. A ses côtés, une belle brochette de comédiens, tous très justes, avec une mention spéciale pour Anaïs Demoustier qui se montre une fois de plus impeccable.
La mise en