Critique de my secret garden
Au départ nous assistons à une sorte de confession autobiographique : à travers la voix de S. Nordey, qui arrive avec un air de jeune homme et ses baskets bleues, et qui ne cesse de parler pendant les quarante premières minutes; Richter se raconte, lui; son enfance, dans une Allemagne dont il ne supporte pas les relents nazis, sa vie étriquée entre des parents qui fouillent le moindre de ses placards et consignent toute son enfance dans des cartons , son désir de fuite, d'évasion. Et puis My secret garden évolue peu à peu vers une pièce en construction où l'auteur, enfermé dans une chambre d'hôtel, seul avec son téléphone portable et son ordinateur, cherche un titre à ses « autofictions » qu'il pourrait développer, à ses histoires qu'il pourrait écrire. Au passage, il fait un examen de son pays, l'Allemagne d'après-guerre.
Les acteurs ont un jeu frontal, leur adresse au public est franche .On entend chaque mot de la pièce, grâce à une implication des acteurs surprenante.
Anne Tismer, avec une énergie épatante et des performances surprenantes (elle incarne tour à tour la psychologue, l'amante et une sorte de 'révolutionnaire'), Stanislas Nordey et Laurent Sauvage avec plus de sérieux, ne lâchent pas le texte une seconde, donnant aux propos de Richter une dynamique presque enragée par moments. La pièce est rythmée par une sorte de slogan asséné par les acteurs: « comme tout est triste et solitaire et merdique ».
Le spectacle et les choix musicaux sont en symbiose: quelques secondes de 'Sweet dreams' d'Annie Lenox renforce le sentiment de malaise ambiant.. derrière les acteurs est édifié un mur d'acier, comme un rempart infranchissable, qui barre la scène dans