Critique littéraire nuit d'octobre, musset
DEUX MONDES
FONDEE EN 1829 – PRESIDENT : MARC LADREIT DE LACHARRIERE, membre de l'Institut
Première publication du dernier poème du recueil des Nuits de Musset : la Nuit d'Octobre
Découverte il y a deux ans, la Nuit d'Octobre de Musset est publiée pour la première fois cinq ans après sa mort. Elle est considérée comme la suite et la conclusion de la Nuit de Mai, c'est la dernière étape du chapitre des trois précédents poèmes des Nuits. Après avoir évoqué les vaines séductions de la poésie dans la Nuit de Mai, puis l'obsession de la solitude dans la Nuit de Décembre, les illusions du plaisir dans la Nuit d'Août, l'auteur va se pencher sur les bienfaits de la douleur dans ce dernier poème découvert. Dans la Nuit d'Octobre, le poète narre à la muse ses souvenirs et maudit celle qui l'a fait souffrir, elle le console alors et celui-ci va se disposer à renaître avec le jour qui se lève. Ce poème renvoie au thème de la première trahison qui a déjà servi au début de La Confession d'un enfant du siècle. L'auteur s'est inspiré des passages sombres de sa vie personnelle pour ces poèmes, notamment pour le dernier car il a été victime d'adultère par sa femme George Sand qui est ici représentée par Elvire. Mais comment le poète arrivera-t-il à guérir de son mal et apprécier désormais les joies terrestres? Au travers de l'évocation de ses douleurs, le poête apprendra combien la vie et le bonheur d'aimer sont indissociables de la souffrance et de la trahison.
Le poète est d'abord convaincu d'être guéri de la trahison d'Elvire, la Muse va gagner sa confiance afin qu'il lui narre ce qu'il l'a fait souffrir.
Le début de ce poème montre que la souffrance du poète appartient au passé. Elle apparait comme lointaine avec l'utisation du champ lexical du souvenir « lointain souvenir » (v.2), « enfui » et « rêve » (v.1). Ce mal est montré par le champ lexical de la douleur « mal », « souffert » (v.1) et « brouillards » (v.3) qui évoque la douleur qu'il a