Critique littéraire du chapitre 2 de "postures littéraires" de jérôme meizoz
Une notion contestée
La critique du XIXème appuyait ses conclusions sur les données biographiques (Gustave Lanson) : elle revenait donc à faire une critique externe de l’œuvre.
Dès le XXème, différents courants littéraires comme le formalisme russe, le structuralisme et la nouvelle critique se sont opposé à cette méthode et constitue ainsi la critique interne.
Ex : Proust, dans son ouvrage Posthume Contre Ste Beuve.
Barthes jugeait la notion d’auteur trop personnalisante et prônait l’indépendance du texte par rapport à la personnalité biographique de l’auteur.
Selon lui, lorsqu’on associe un auteur à un texte, on lui impose un signifié unique, une interprétation unique, une compréhension unique. Or, Barthes défend la multiplicité des sens du texte, les lectures du texte se tissent grâce à l’expérience littéraire du lecteur c'est-à-dire l’ensemble des œuvres écrites et surtout lues par le lecteur. L’œuvre prend donc un signifié différent à chaque lecture.
Faire une critique interne de l’œuvre revient alors à porter son attention sur la langue qui selon Jérôme Meizoz n’est pas seulement le fruit du conscient de l’auteur.
Comme il l’indique, Pierre Bourdieu pense que le véritable créateur de l’œuvre est en réalité ce qu’il nomme le « champ intellectuel » c'est-à-dire l’environnement général, le contexte dans lequel l’œuvre a été écrite. Cet environnement est constitué : * Des codes, normes de l’époque, * Des attentes des lecteurs, * De l’ensemble des écrivains ayant précédé l’auteur et leurs œuvres, * Des conditions économiques et sociales de la création et de la diffusion.
Ainsi P. Bourdieu et R.Chartier partage le concept d’ « interdiscours » qui s’explique par le fait que lorsqu’un locuteur parle, à travers sa voix s’exprime les discours sociaux (pensées) de son temps et des temps qui l’ont précédé.
En des termes plus radicaux, l’écrivain se résume comme un vecteur passif d’un langage indépendant porté par