Crétins !
Selon son étymologie, le mot crétin viendrait de Suisse romande. Il qualifie une personne stupide et a pour synonymes les mots idiot et imbécile. Cette définition n’a évidemment rien d’abstrait ; et pour ce qui est du monde du sport, pas besoin d’aller bien loin pour voir à l’œuvre le crétin. Il suffit pour cela de fréquenter des stades de foot, et, dans une moindre mesure, des patinoires. C’est le plus souvent là, dans ces lieux de tolérance, que les crétins de base s’ébrouent régulièrement.
Si le stade est son petit théâtre, le crétin n’évolue cependant jamais en solo et rarement à découvert. Son truc à lui c’est le (petit) groupe dans l’anonymat d’une foule. L’adage du très regretté Georges Brassens (selon lequel « à plus de quatre on a vite fait d’être une bande de cons ») s’en trouve donc vérifié. Autre particularité du crétin : son besoin d’être entendu. Car hélas - mille fois hélas ! - le crétin ne sait, ne peut pas, rester discret. Impossible de garder son opinion et sa mauvaise foi pour lui. Le crétin - et c’est d’ailleurs un symptôme majeur de son infirmité - a un besoin impérieux de s’exprimer. Ou pour être plus précis : de vociférer, d’éructer, de hurler. Mais aussi d’insulter. Car s’il ne peut pas insulter autrui le crétin se sent démuni, voire inexistant. L’insulte est la base de son langage. S’il n’insulte pas l’adversaire et l’arbitre, le crétin est frustré. Pour lui, avant d’être un lieu de spectacle, de plaisir et de convivialité, le stade est un défouloir ; la compétition qui s’y déroule n’a qu’une importance très relative. Le spectacle du sport est juste le prétexte le plus accessible qui soit à l’expression de sa vulgarité furieuse. C’est d’ailleurs pour ça que même quand le spectacle est de grande qualité, le crétin est toujours en embuscade, toujours bouillant, toujours désireux de se faire remarquer, d’avoir sa petite minute d’attention. On a la gloire qu’on peut. Autre problème avec le