Cugel l'asctucieux: la nouvelle manquante
Vers l'est se profilaient des collines basses : Cugel s'avançait vers elles, sautant d'une motte d'herbe à l'autre, en évitant soigneusement la vase séchée en surface. Il lui arrivait de perdre l'équilibre et il s'étalait dans la boue et les roseaux pourrissants. C'est alors que ses menaces et malédictions contre Iucounu, le Magicien Rieur, atteignaient leur paroxysme.
Le crépuscule se prolongea jusqu'à ce que, titubant de fatigue, il arrivât au pied des collines orientales où sa marche devint encore plus épuisante. Des brigands mi-hommes mi-bêtes l'avaient vu venir et le prirent en chasse.
Une odeur infecte envahit les narines de Cugel avant même qu'il n'entende le bruit de leurs pas, oubliant sa fatigue, il se lança dans la pente, les brigands sur ses talons.
Une tour en ruines se détachait dans le ciel. Cugel escalada avec difficulté quelques pierres qui s'effritaient sous son poids, dégaina son épée et s'engouffra dans la brêche où jadis se trouvait la porte. A l'intérieur, régnait un silence total ainsi qu'une odeur de poussière et de pierre moisie. Cugel tomba à genoux et vit se découper sur le ciel trois silhouettes grotesques qui s'arrêtèrent près des ruines. Etrange et réconfortant, pensa Cugel, même si cela ne présageait rien de bon. Les créatures semblaient craindre la tour.
La dernière lueur du crépuscule s'évanouit. Alarmé par divers indices, Cugel réalisa que la tour était hantée. Vers le milieu