La culture semble être ce par quoi l’homme se différencie des autres animaux, d’où cette question récurrente de savoir si l’homme est un animal naturel ou culturel. Dans cette perspective, la culture apparaît comme libératrice de l’instinct, du côté animal des hommes. Cependant, il faut tout de même se demander si l’homme a besoin d’être libéré de ses instincts et si finalement, il ne devient pas tout simplement prisonnier de la culture. Car si la culture permet de se libéré de notre animalité, elle est aussi très discriminatoire et facteur de divisions sociales, et c’est ce côté segmentaire qui l’oppose à la sensation de liberté. « La culture se définit essentiellement par ce qui est partagé et transmis… La culture c’est ce que nous avons en commun avec d’autres. Toute la question est de savoir si cette culture sera la communication de tous ou la complicité de quelques-uns ». La culture est le produit d’une société donnée : elle apparaît comme le ciment de celle-ci. La culture comprend aussi le savoir, la croyance, l’art, le droit, la morale, la coutume et toutes les autres aptitudes et habitudes acquises par un homme en tant que membre de la société. La culture façonne la personnalité de l’individu. Il existe des styles de vie propres à chaque société. L’harmonie du groupe se réalise grâce à des valeurs, des normes sociales identiques à tous. La socialisation renforce la solidarité et évite les phénomènes de déviance. Cette perspective relativiste met en évidence le fait qu’il n’y a pas de société sans culture, mais qu’à chaque société correspond un imaginaire, des mythes, des codes, même s’il existe des rattachements possibles à une culture plus vaste. Et ce sont précisément ces codes précis qui nous sectionnent. L’affaiblissement des grandes sous-cultures et le déclin des grandes institutions unifiantes se traduit par une hétérogénéité croissante des modes de vie. La culture s’individualise, chacun invente son mode de vie. On se heurte donc à un paradoxe,