Début d'une dissert sur la poésie
(idée directrice du I puis 1er argument) La poésie, par définition, se distingue de la prose par sa langue imagée, sa musicalité : ces caractéristiques servent l’ex-pression (faire sortir de soi) d’une douleur, d’un mal qui hante le poète. La poésie aurait donc un pouvoir libérateur qui exorciserait de l’angoisse du temps qui passe. Pour exprimer cette angoisse, le poète doit traduire ce mal-être souvent difficile à saisir : il s’agit d’un sentiment existentiel abstrait. Baudelaire, dans Les Fleurs du Mal (1861), lutte contre le spleen : cette mélancolie profonde naît du sentiment d’angoisse qu’il évoque par l’impression d’un rétrécissement du monde qui l’entoure. Il s’appuie sur l’étymologie du terme afin de transmettre l’expérience physique qu’il ressent. Il use d’images frappantes à l’instar du « Ciel qui pèse comme un couvercle » dans « Spleen »: cette évocation concrète traduit l’oppression et l’idée d’une fatalité sans issue que reforcent les images carcérales : le poète, impuissant, se trouve emprissonné physiquement par l’angoisse. En outre, le paysage état d’âme traduit son désarroi profond à