Dans quelle mesure la croissance économique est-elle suffisante pour réduire le chômage ?
Avec une croissance annuelle de 1,5% en 2005, la croissance économique française stagne. En face, l’emploi fait aussi pâle figure : depuis 2002, il frise le 0% de croissance annuelle. Au sein de la population active, un nombre croissant d’individus demeure sans emploi en dépit de leurs efforts pour en obtenir un : le chômage est fort. A l’inverse, lors des Trente Glorieuses (1945-1973), la France a connu a la fois une très forte croissance et le plein emploi. Un fort accroissement de la production semble naturellement conduire à l’éradication du chômage. L’expérience entérine cette relation : depuis 1975, les périodes où l’emploi augmente coïncident avec un regain d’activité économique. Pour autant, le retour à une croissance économique plus dynamique suffirait-il à réduire le chômage ? La question mérite en effet d’être posée. A croissance du PIB égale entre 1994 et 2004, Espagne et Etats Unis voient leur emploi augmenter respectivement de 40% et de 15%.L’écart est vaste et inexpliqué. Il apparait alors que croissance économique et emploi entretiennent des relations plus complexes qu’il n’y parait et que d’autres variables entrent en ligne de compte. Nous verrons que l’augmentation de la production a effectivement des effets vertueux sur le chômage mais que sa réduction repose aussi sur d’autres facteurs.
Une forte croissance économique implique d’augmenter la quantité de facteurs de production utilisée. L’augmentation de leurs productions mène les entreprises à créer davantage d’emplois, donc à contribuer à réduire le chômage. Le document 5 exprime clairement la relation entre croissance économique et emploi. L’Espagne présente une forte croissance du PIB de 40% entre 1994 et 2004 pour une forte augmentation de l’emploi de 40%. A l’inverse, le Japon et son modeste accroissement du PIB de 13% enregistre carrément une réduction de l’emploi de 5% !