Dans quelle mesure la nébuleuse altermondialiste est-elle parvenue à donner un autre cours à la mondialisation ?
Ce dernier événement cependant a sans doute été le plus médiatisé. Le projet d’ouverture totale des marchés s’est heurté à une résistance inattendue de manifestants venus de partout. La rencontre de Seattle a permis de situer clairement les enjeux, qui se retrouveront, à peu près, dans les batailles qui suivront. Ceux-ci opposaient d’une part des élus, des fonctionnaires et des représentants du milieu des affaires, qui proposaient de gigantesques plans de libéralisation, à des manifestants qualifiés d’abord d’«antimondialisation», préoccupés par les effets néfastes de ces libéralisations sur les populations et l’environnement. À Seattle, toujours, a été établi une sorte de cérémonial qui s’est reproduit lors des grandes rencontres internationales d’organisations ou de regroupements de pays dont l’ordre du jour était associé à la mise en place de réformes ultralibérales : grande marche pacifique regroupant des dizaines de milliers de personnes, manifestations violentes durement réprimées, violence policière, grosse médiatisation. Ces affrontements entre deux partis clairement opposés, avec le même type d’actions et de répression, se sont reproduits à Washington, Nice, Prague, Göteborg, Québec. Jusqu’à un point culminant à Gênes, avec une répression plus violente que jamais, causant la mort d’un manifestant. Et jusqu’à ce que les événements du 11-septembre viennent mettre brutalement fin à cette escalade.
Nous pouvons donc nous demander, dans quelle mesure la nébuleuse altermondialiste est-elle parvenue à donner un