De beuvoir
L’année 2008 fut assurément celle de Simone de Beauvoir. La célébration du centenaire de sa naissance a accéléré le rythme des publications qui, déjà bien avant lui, invitaient à une redécouverte d’un auteur dont on ne connaissait qu’une partie seulement — et non des moindres1 — de l’œuvre. Un ouvrage collectif, incontournable, avait déjà marqué ce centenaire. Découlant du colloque de Paris, (Re)découvrir l’œuvre de Simone de Beauvoir. Du Deuxième Sexe à La Cérémonie des adieux2, sous la direction, entre autres, de Julia Kristeva, ne pouvait pas demeurer seul à couvrir l’événement Beauvoir. Ce volume collectif, unique par le nombre d’articles qu’il contient, a désormais son homologue allemand : l’Allemagne a en effet produit un ouvrage imposant, rassemblant des « contributions interdisciplinaires de cinq continents », et résolument placé sous le signe du rayonnement international de la vie et de l’œuvre de Beauvoir. L’anecdote éditoriale témoigne à cet égard de la pluralité des voix qui ont bien voulu s’associer à cette entreprise : la direction de la revue Lendemains (publiée en français à Tübingen par Stauffenburg) avait confié à Thomas Stauder3 la préparation d’un dossier d’articles à l’occasion du centenaire de Beauvoir en 2008, en vue de privilégier la nouveauté, c’est-à-dire les parties moins connues de son œuvre, ses romans et nouvelles, ou certains de ses essais. Le succès rencontré par l’appel de Thomas Stauder a permis de faire du grand nombre de propositions reçues un livre en-dehors du numéro spécial de la revue, ce qui signale aujourd’hui l’intérêt toujours croissant pour l’écrivain-philosophe, encore mal connue. La visée totalisatrice et interdisciplinaire de ce volume collectif, privilégiant la diversité des matières et des styles et s’efforçant d’interroger les conditions de possibilité du « retour » beauvoirien, est une première, semble-t-il, dans l’exégèse beauvoirienne.
Une « nouvelle configuration épistémologique » ?
La revue