De la decentralisation et de son financement
Le débat sur la décentralisation est centré très souvent sur l’aspect politique plutôt que celui de son financement, ce qui n’offre pas à la population haïtienne la possibilité de sortir de cette crise qui perdure depuis plus de vingt-cinq ans. Malgré que les collectivités territoriales sont admises formellement par la loi mère du 29 mars 1987 et que les compétences sont clairement définies couvrant : les services de proximité , les services socio culturels, les services administratifs et tant d’autres attributions, la question de décentralisation en Haïti est très problématique. Par rapport au constat qui se révèle très hypothétique, Il y a de quoi s'inquiéter pour Haïti où règne l'improvisation et l'incertitude. La misère devient une sorte de tragédie quotidienne. En gros, l'analphabétisme, la pénurie de l'eau, la surpopulation, la dégradation de l'environnement, l'accroissement de maladies infectieuses, l'anti-croissance, bref la mauvaise gouvernance est toujours des défis majeurs à relever.
Les problèmes soulevés ici, relèvent du fait qu’un faible niveau de financement des collectivités territoriales entrave l’exercice des compétences légalement reconnues par la constitution à ces dernières, pour s’assujettir tout bonnement aux caprices politiques des autorités centrales, au détriment d’une éventuelle revitalisation de la vie politique, économique et sociale locale. La question de l'autonomie locale reste théorique, traduite par l'absence de ressources financières suffisantes, l’emprise permanente d’un pouvoir exécutif à tendance fortement dominatrice, un état de dépendance entre les différents niveaux des collectivités les empêchant tout bonnement de fonctionner librement dans les limites fixées par la loi. Pourtant beaucoup sont d’avis que c’est la seule forme d’organisation politico-administrative qui peut favoriser et garantir :
-L’efficacité des services publics dits de base et de proximité.
-L’émergence d’une société civile