Décentralisation et droit à la culture: une politique à double facette
Le préambule de la Constitution du 25 octobre 1946, affirme le droit à la culture
« la nation garantit l’égal accès de l’enfant et de l’adulte à l’instruction, à la formation professionnelle et à la culture », ainsi le droit à la culture est un droit constitutionnel. L’Etat et les pouvoirs publics ont donc depuis octobre 1946 l’obligation d’agir en faveur du droit à la culture, de l’équité et de l’égalité à son accès. Il est important de préciser que la culture est entendue dans son sens étroit, c’est-à-dire, les activités humaines ayant un rapport avec la création artistique et intellectuelle. La décentralisation est un des moyens utilisés par l’Etat pour démocratiser la culture. C’est une politique d’aménagement du territoire dans laquelle l’autorité publique et le pouvoir de décision sont fractionnés et remis à des organes autonomes régionaux et locaux.
Ainsi, dans la cadre du droit à la culture, elle permet de limiter le pouvoir de l’Etat sur la création artistique, mais aussi de la promouvoir. Pourtant ce qui semble être une source de la démocratisation de la culture pourrait s’avérer en être un frein.
C’est ce lien à double revers que nous étudierons dans le texte suivant.
I/ La décentralisation : source d’accès et de démocratisation à la culture
La décentralisation longtemps différée en France, apparait réellement en 1982 par le transfert de compétences importantes aux collectivités locales. Comme le disait le président François Mitterrand, qui a beaucoup fait pour la culture en France : « La
France a besoin d’un pouvoir décentralisé pour ne pas se défaire ».
En effet, on ne
peut actuellement nier le rôle central de la décentralisation, dans la culture, comme dans de nombreux domaines. Cette organisation politique du territoire permet la réalisation de nombreux projets culturels participant à la rééquilibration du territoire et à l’élargissement des