De l'intertextualité à l'intermédialité
Dans son livre La révolution du langage poétique Kristeva définit en 1967 l'intertextualité comme "le passage d'un système de signes à un autre". Si cette définition nous semble toujours convaincante, pourquoi avons-nous besoin d'un deuxième concept de l'intermédialité ?
C'est évident qu'il y a beaucoup de rapports entre l'intertextualité et l'intermédialité, mais après son introduction, le premier fut utilisé par beaucoup de chercheurs -en principe aussi par Kristeva- d'une manière très restrictive pour la description des processus de production de sens purement textuels. Étant donné ce fait, la notion de l'intermédialité devient d'une certaine façon nécessaire et complémentaire dans le sens où elle vise la fonction des interactions médiatiques pour la production du sens. »
Vers un nouvel axe de pertinence.
On retrouvera dans « Top Hat et l'intermédialité de la comédie musicale » de Jurgen Ernst Müller (Cinémas, vol. 5, no 1-2, automne 1994, p. 211-220) une référence à l'intermédialité :
« Si nous entendons par "intermédialité" qu'il y a des relations médiatiques variables entre les médias et que leur fonction naît entre autres de l'évolution historique de ces relations, cela implique que la conception de "monades" ou de sortes de médias "isolés" est irrecevable (...). »
Pour Silvestra Mariniello, tirée de sa communication « Médiation et intermédialité »
« On entend l'intermédialité comme hétérogénéité; comme conjonction de plusieurs systèmes de communication et de représentation; comme recyclage dans une pratique médiatique, le cinéma par exemple, d'autres pratiques médiatiques, la bande dessinée, l'Opéra comique etc.; comme convergence de plusieurs médias; comme interaction entre médias; comme emprunt; comme interaction de différents supports; comme intégration d'une pratique avec d'autres; comme adaptation; comme assimilation progressive de procédés variés; comme flux d'expériences sensorielles et