De l'horrible danger du temps
Mais ces gens, regarde-les s’ils sont malades, si le danger de mort s’approche, ils embrassent les genoux des médecins ; s’ils ont à craindre le supplice capital, ils sont prêts à dépenser tout leur avoir pour vivre : si grand est chez eux le désaccord entre les passions ! Si le nombre de leurs années futures pouvait leur être donné comme l’est celui de leurs années passées, combien trembleraient ceux qui verraient qu’il leur en reste peu, et combien ils les épargneraient ! D’ailleurs il est facile de bien gérer ce que l’on est sûr de posséder, si peu que ce soit ; il faut beaucoup plus de soin pour veiller à ce qui peut nous faire défaut à un moment que nous ignorons. »SÉNÈQUE, De la Brièveté de la