Delinquance
Ce chapitre décrit les représentations sociales associées à l’étendue, aux causes et aux acteurs des délits et des crimes. Il s’agit donc de saisir les principales façons de percevoir et d’expliquer comment les mentalités représentent la délinquance. De ce point de vue, quatre questions se posent : 1) A quel niveau se situe le sentiment d’insécurité tant concernant la crainte associée à l’espace public que concernant l’estimation du risque personnel de victimisation ? 2) Comment l’évolution à moyen terme des crimes et délits est-elle perçue ? A-t-on le sentiment d’une dégradation sensible de la situation dans les années récentes, d’une relative stabilité du nombre de délits commis, voire d’une amélioration de la situation pour certains types de délits ? 3) Comment explique-t-on la délinquance ? Fait-on appel à des explications d’ordre économique (le manque de ressources, la crise..), d’ordre moral (la perte des valeurs), voire d’ordre institutionnel (la démission ou le manque d’efficacité des institutions judiciaires et policières) ? 4) Comment délits et délinquants sont-ils perçus ? La population criminogène est-elle en général considérée comme très spécifique, constituée, par exemple, essentiellement de drogués, de jeunes, d’étrangers, ou au contraire y a-t-il diffusion, dans les mentalités contemporaines, de la perception de la délinquance vers d’autres catégories ? De même, a-ton affaire essentiellement à des petits délits ou la part des homicides et des délits sexuels estelle importante ? Finalement, comment explique-t-on que certains individus passent à l’acte, deviennent des délinquants ? Pour enrichir ce questionnement, on peut rapporter les réponses à l’insertion sociale des personnes interrogées. Ainsi, nous ferons l'hypothèse que le niveau de pouvoir socioéconomique des personnes modèle leurs représentations dans ces quatre domaines. Il en va de même de leur orientation politique