Democratie sociale et democratie politique
« La démocratie politique ne sera pas viable si elle ne s’épanouit pas en démocratie sociale ; la démocratie sociale ne serait ni réelle ni stable si elle ne se fondait pas sur une démocratie politique » (cf. Léon Blum, cité par P.-Y. VERKINDT – article séance 1, « L’article L.1 du Code du travail au miroir des exigences de la démocratie sociale, Dr. Soc. 2010, p.519).
Liens inextricables entre les deux notions mais apparaît une première difficulté tenant à la signification même du mot « démocratie » (cf. Burdeau = excès de signification de ce terme) qui renvoie en même temps qu’à une valeur, à un certain mode d’organisation des pouvoirs dans une société.
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Démocratie (cf. Lexique Dalloz) : Etymologiquement, gouvernement du peuple par le peuple, ce qui suppose en théorie l’identification des gouvernants et des gouvernés. Plus concrètement, régime dans lequel tous les citoyens possèdent à l’égard du pouvoir un droit de participation (vote) et un droit de contestation (liberté d’opposition). Démocratie sociale : elle recouvre des réalités différentes et l’expression a vu son contenu varier suivant les époques. Elle peut être définie comme la mise en place et le fonctionnement d’une sphère de régulation du social entre le marché et l’Etat, confiée aux partenaires sociaux. Elle reconnaît donc l’existence de corps intermédiaires entre l’Etat et le citoyen. Elle donne une nouvelle façon de penser l’action publique et les régulations sociales afin de sortir d’une culture de protestation pour une dynamique participative. Démocratie politique (cf. Lexique Dalloz) : Conception de la politique selon laquelle les citoyens participent au pouvoir, mais n’ont aucun droit d’exiger de lui des prestations ou des services. La démocratie politique part de l’idée que la liberté est naturelle à l’homme et que l’Etat n’a donc pas à intervenir pour la « créer », mais doit se borner à la reconnaître et à permettre qu’elle puisse